CREACTIVE
MOI!
Dans le cadre d'une thèse de doctorat en sciences
économiques, nous avons envisagé le système d'information
organisationnel comme un support et un objet d'apprentissage. Dans
cette perspective duale, nous avons plus spécifiquement chercher à
étudier comment les individus pouvaient réagir face à un
changement technico - organisationnel, en développant de nouvelles
compétences ainsi que de nouveaux schémas de coordination qui
peuvent eux-mêmes avoir un impact sur l'environnement informationnel
et communicationnel dans son ensemble (O. Lelorieux, « Innovation
organisationnelle et créativité »,
centremagellan.univ-lyon3.fr/articles/263_575.pdf, consulté le 12
février 2014).
On
innove donc face aux changements technico - organisationnels. Alors
même que le processus créatif individuel s'inscrit dans un
environnement à redessiner, de nouvelles connaissances et
compétences sont intégrées. Les processus d'accumulation à ce
niveau dépendent notamment d'individus adaptables et polyvalents,
évoluant dans une dynamique de « cité par projets » -
caractéristique du nouvel esprit du capitalisme (L. Boltanski, E.
Chiapello, Le
nouvel esprit du capitalisme,
Gallimard, 1999) - et pris dans un mouvement en permanence développé
et partagé par l'ensemble des structures d'action collective, de la
sphère publique à la sphère privée (A. Finot, L'employabilité
des juniors et des séniors,
Liaisons sociales, 2012).
Sur
la base d'un tel substrat théorique, il va s'agir plus précisément,
à partir de la définition individuelle d'un projet créatif, de reconstituer les dynamiques de coordination
inter-acteurs ainsi que les composantes
principales de
compétences, inhérentes à la bonne maîtrise d'une innovation.
De ce point de vue, employeurs et employés jouent un
rôle symétrique, en tant pourvoyeurs et facilitateurs de projets
innovants.
L'étude
réalisée pourrait, dès lors, correspondre à une observation
affinée d'un matching
en temps réel, à l'heure où le chômage peut toucher tout le
monde, et où la nécessité d'envisager une politique de long terme,
en matière d'emploi, devient donc une question d'urgence. En effet,
en tant qu'objets d'apprentissage, des régions entières se trouvent
sinistrées à cause d'un tissu industriel qui se délite, le secteur
tertiaire devant parallèlement se développer de façon
exponentielle de même que la découverte de nouveaux métiers.
Le profil d'un adhérent potentiel à un projet créatif
serait ainsi analysé, en tant que support d'apprentissage, en termes
de développement personnel et de capacité d'innovation, afin de
mieux adapter offre et demande d'emploi sur le lieu de vie.
Outre la structure clef du « forum pour l'emploi »
où entreprises et candidats à l'embauche se rencontrent pour
trouver un terrain d'entente quant à la mise en œuvre d'un projet
particulier, des entités de formation seraient également à auditer
quant à la mise en œuvre de démarches visant à rapprocher de tels
établissements du monde de l'entreprise; tout comme les Chambres de
Commerce et d'Industrie.
A
partir du croisement d'un classement internet 2013-2014 des villes où
il fait bon étudier, d'un palmarès 2011 de l'Express quant aux
villes où il fait bon travailler, d'un palmarès internet 2013
relatif aux villes où il fait bon vivre et d'une projection de la
France en 10 régions – analysées par les géographes comme
l'ensemble des liens socio-économiques et culturels entre les
métropoles et le territoire qui les environne, ces dernières
grandes villes pouvant offrir l'opportunité à un individu d'opérer
son développement personnel à l'échelle d'une vie, sans les
quitter – il s'est avéré que Toulouse pouvait le mieux
correspondre au point d'ancrage du projet (en seconde position sur
les critères de la qualité de vie et de la qualité de formation)1.
Treize
autres villes d'investigation seraient identifiées; hormis Paris,
Grenoble, Nantes, Lyon, Bordeaux, Rennes, Lille, et Nice
appartiennent au top ten des villes où il fait bon étudier. La
ville d'Aix-en-Provence est également plus particulièrement connue
pour sa très longue tradition universitaire. Depuis 1409, la ville
est maintenant réputée comme étant un important pôle
d'enseignement et de recherche dans les domaines du droit, des
lettres et des sciences humaines. Aujourd'hui, un des principaux
campus d'Aix-Marseille – l'Université comptant le nombre
d'étudiants le plus élevé de France – s'y trouve implanté. La
ville de Metz – préfecture de la Lorraine – intervenant dans le
second trio gagnant par ordre décroissant de taille quant à la
possibilité de travailler agréablement, pourrait aussi faire
l'objet d'un déplacement. La ville de Clermont-Ferrand pourrait
également être intéressante à observer, ayant constitué la
première fondation universitaire française. Cette entité serait
également la garante d'une certaine « inclusion » des
étudiants en situation de handicap2.
La ville de Poitiers – avec la Technopole du Futuroscope –
compterait, en outre, la proportion d'étudiants la plus importante
de France, relativement au nombre de ses habitants.
Il
s'agirait, enfin, de se rendre à Angoulême, qui occupe le centre
d'une agglomération parmi les plus industrialisées entre Garonne et
Loire. Dotée d'un centre commercial, administratif et universitaire,
c'est notamment une ville qui se caractérise par une animation
culturelle des plus remarquables, eu égard à son Festival
international de la Bande Dessinée. Or, selon S. Chantelot, « des
politiques d'attractivité et de rayonnement sont conduites au sein
des villes. Pour cela, les décideurs politiques sollicitent de
manière croissante les mondes de la culture et des arts afin de les
façonner. Pourquoi? Parce que ces individus sont les porte-drapeau
du secteur, considéré comme très dynamique, de l'économie
créative » (S. Chantelot, « l'air de la ville rend-il
créatif? », Métropolitiques,
22 février 2013). Il s'agirait d'envisager plus particulièrement
ici, les facteurs d'influence de ce dynamisme culturel sur les
projets créatifs et les figures innovantes proposés par les
participants à l'enquête3.
1Parallèlement,
en tant que seconde ville industrielle et second pôle universitaire
de la région Midi-Pyrénées, la ville de Tarbes pourrait
constituer un second point d'ancrage, eu égard à sa place
stratégique dans l' « Aerospace Valley » ainsi
qu'à la coopération étroite entretenue avec la région Aquitaine.
Le secteur primaire y est également développé.
2En
tant que tutrice pédagogique depuis quelques neuf années dans le
monde associatif et universitaire associé à un tel public, nous
pourrons confronter notre expérience aux figures de coordination et
de compétences mises en lumière. Dans cette perspective
d'insertion par l'innovation, un tel public pourrait d'ailleurs
trouver sa place dans l'échantillon d'enquête.
3Nous
avons, pour notre part, expérimenter le domaine artistique au
travers de la création poétique autour du voyage. Dans le cadre
d'une auto-entreprise, nous avons également organisé des
manifestations de rue autour de cette thématique, ayant
consécutivement découvert un système d'information et de
communication valorisant la liberté d'expression autour de centres
d'intérêt fédérateurs via les réseaux sociaux. Reste, malgré
tout, à adapter la communication sur le projet au support
informatif mobilisé.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire